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Démarche artistique

Historienne et artiste multidisciplinaire, Marie-Aube Laniel critique l’American way of life. Depuis son avènement dans les années 50, le bonheur a pris le visage de la société de consommation et du bien-être matériel. Cependant, plus de sept décennies plus tard, les courbes ascendantes de l’anxiété, du stress et des dépendances démontrent que, malgré les promesses de bonheur de l’esthétisation et de la marchandisation effrénée du monde, l’hypertrophie du consumérisme ne rend pas plus heureux et l’exploitation matérielle de la planète a atteint son seuil critique. Constats funestes auxquels s’ajoute le recul mondial des droits de la femme.

 

L'artiste confronte le patriarcat en mettant en valeur le «matrimoine» lié aux arts domestiques traditionnels (vannerie, broderie, tissage, etc.) trop souvent sous-valorisés et en rendant hommage aux femmes trop longtemps invisibilisées. Par cette utilisation contemporaine des métiers artisanaux, elle souhaite aussi que l’humain s’identifie à ce qu’il crée, plutôt qu’à ce qu’il achète. Elle s’inspire ici d’Arthur Lochman et de ses écrits sur «l’éthique du faire» qui opposent la solidité des métiers artisanaux à la dématérialisation et à la fluidité contemporaine.

Pour partager cette réflexion à la croisée de la théorie économique, de l’écologie, de l'histoire et de l'anthropologie, Marie-Aube Laniel privilégie l’utilisation de divers végétaux indigènes (ortie, saule sauvage, scirpe, liber de tilleul, etc.) biodégradables, renouvelables et récoltés de façon éthique. Elle y ajoute 19 variétés d’osier provenant de la culture de son oseraie, choisies avec soin pour leurs propriétés distinctives. Son travail comprend une importante dimension de recherches botaniques, pour la découverte de nouvelles fibres sculpturales et de nouveaux supports biodégradables, ainsi que l’incorporation de végétaux vivants aux œuvres.

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