MARIE-AUBE LANIEL
Create Your First Project
Start adding your projects to your portfolio. Click on "Manage Projects" to get started
La légende du colibri
Type de projet
Land art
Date
2025
Emplacement
Bonsaï Gros-bec
Description
La légende du colibri, 12 x 6 x 3 pieds, saule versicolor, écorce et bois d’érable de Pensylvannie, céramique, sisal, fougère à autruche, 2025
L’édition 2025 des événements Art.é.noix et Art.é.bonsaï s’est articulée autour du thème de l’Harmonie. Ce choix thématique nous a amené à concevoir un monde où la préservation des milieux de vie s’appuie sur une praxis collective et interconnectée. Nous voulions ainsi générer des points d’ancrage symboliques permettant de réfléchir aux modalités par lesquelles chacun peut, à son échelle, contribuer à la transformation du monde. Cette démarche visait ainsi à mettre en lumière l’incidence écologique de nos gestes individuels et la nécessité d’orchestrer leur convergence dans une dynamique d’harmonisation.
Afin de matérialiser cette vision, nous avons retenus deux allégories, déployées dans les deux lieux d’exposition sous forme d’œuvres complémentaires : Symbiose (le travail de l’abeille), présentée à Art.é.noix, et la légende du colibri, proposée à Art.é.bonsaï.
La seconde œuvre, également présentée sous le thème de l’harmonie, s’inspire de la légende du colibri. Dans ce récit, la foudre embrase une forêt habitée par une multitude d’animaux. Devant le désastre, ceux-ci commencent à fuir dans leur impuissance, à l’exception d’un colibri qui, de manière répétée et obstinée, transporte dans son bec quelques gouttes d’eau prélevées à un lac pour les projeter sur les flammes. Confronté au scepticisme des autres animaux, qui dénoncent l’inutilité apparente d’un tel effort et prédisent son épuisement, l’oiseau rétorque : « Je fais ma part. » Progressivement, cette initiative singulière suscite un mouvement d’imitation : d’abord les autres oiseaux, puis l’ensemble des animaux de la forêt, s’engagent à leur tour dans l’action. C’est par la convergence de ces gestes modestes, multipliés à l’échelle collective, que l’incendie finit par être maîtrisé et la forêt préservée.
Cette légende, en tant que matrice allégorique, fonctionne comme une invitation à repenser les modes d’agir individuels et collectifs. Elle met en évidence la puissance symbolique des « petits gestes » qui, pris isolément, semblent dérisoires, mais qui, lorsqu’ils s’agrègent, acquièrent une portée transformatrice. La narration, en soulignant le passage de l’inertie au geste, et du geste singulier à la synergie, convoque une réflexion éthique sur la responsabilité partagée dans le contexte des enjeux environnementaux contemporains. Ainsi, elle nous renvoie à l’impact de nos pratiques quotidiennes et à la nécessité de conjuguer nos actions dans une dynamique d’harmonisation, condition sine qua non de toute préservation écologique durable.



