Capteurs de temps

Œuvres évolutives.
Capteurs de temps interrogent le lien entre art éphémère et temps qui passe. Les œuvres ont leur propre temporalité; dans la préparation, la fabrication, la diffusion et la pérennité. La possible disparition des œuvres biodégradables renforce l’aspect insaisissable, fragile et éphémère des éléments autour de nous. C’est un appel de la nature à l’individu, au regardeur.

J’y questionne l’autonomie de l’œuvre d’art et son autoréférence : la façon dont les matériaux, formes et couleurs peuvent être utilisés pour matérialiser le temps, concept immatériel. Les formes évoquent le temps cyclique et le cadran solaire, la trame narrative, quant à elle, rappelle la frise et l’éphéméride. Ces structures présentent une étude du rapport à l’espace par l’utilisation du jeu des corps en suspension, car le temps n’est pas que durée, c’est aussi l’imprévisible, l’indompté. Le temps dans l’œuvre joue son propre déroulement.

Par ce projet, je souhaitais explorer les effets concrets du passage du temps pendant une année entière sur les matériaux et documenter à l’aide de photos les changements (éclosion des bourgeons, puis séchage aléatoire des tiges) et les différentes textures qui allaient se créer, de façon spontanée, par la soumission des sculptures aux éléments de la nature (pluie, vent, soleil, animaux) et les saisons qui passent (gel, dégel, sécheresse).